Depuis la chambre dans laquelle se trouvait la jeune blonde, elle pouvait entendre le bruit des brancards qui ne cessaient d'arpenter les couloirs depuis qu'elle était ici.

Le regard perdu en direction de la fenêtre, elle semblait être prise dans ses pensées mais en réalité, elle ne pensait à rien, elle ne voulait penser à rien, elle ne voulait plus rien faire. Depuis l'annonce du décès de son bébé, elle n'avait fait que pleurer, dormir, pleurer, dormir... c'était devenue un peu son rituel, malgré le fait que ses proches venaient la voir souvent pour voir comment elle allait. La jeune Kennery en était même arrivé à un stade où elle ne pouvait plus pleurer tellement elle l'avait fait ces derniers jours.

« Salut... » murmura une voix familière.

Se tournant vers la personne qui venait de la saluer, les mains croisés sur son ventre, elle regarda sa sœur jumelle qui venait d'entrer dans la pièce, sans pour autant prononcer un mot. Elle ne savait pas pourquoi elle ne réagissait pas, tout au fond d'elle, elle avait envie d'éclater en sanglot, de prendre sa sœur dans ses bras et de lui dire à quel point elle avait mal en ce moment, mais rien ne vient, c'était comme si elle avait perdu toute ses capacités motrices. Et même au moment où Spencer la prit dans ses bras elle ne réagit pas, se contentant de fixer la jeune blonde.

Décidant de se lancer pour arrêter de ne rien dire, elle ouvrit la bouche et prit une grande inspiration, mais au lieu de mots, ce sont des larmes qui coulèrent le long de ses joues. Sans qu'elle ne s'en rende compte tout de suite, ses yeux s'étaient peu à peu rempli de larmes qu'elle ne pouvait pas stopper.

Tombant dans les bras de sa sœur, c'était parti pour des pleurs, encore... Elle qui n'avait jamais été très proche de sa sœur auparavant, c'était comme si cet événement – aussi malheureux qui soit- leur donnait à présent l'occasion de se rapprocher et d'oublier toute cette adversité qu'il y a toujours eu entre elles.

«J'en peux plus. » dit-elle entre deux sanglots.

Ce furent d'ailleurs les seuls mots qu'elle pu prononcer avant de reprendre de plus belle.

On se rend compte de qui sont ses vrais amis lorsque tout va mal, et c'était vrai. Spencer, la personne avec qui elle avait passé toute son enfance à agir de façon compétitive, était aujourd'hui à ses côtés à la soutenir, à la prendre dans ses bras et à la consoler.

Se détachant doucement de l'embrassade entre elle et sa sœur, elle renifla bruyamment et passa une main sur ses joues pour essayer d'essuyer les larmes qui ne cessaient de couler.

Là encore, elle ne savait pas quoi dire, Spencer s'efforçait de trouver les mots pour la consoler et la jeune Kennery le savait, elle en était consciente et comme sa sœur le demandait, elle voulait essayer de sourire ne serait-ce que pour la rassurer. Elle savait que la situation présente causait beaucoup de peine à ses parents, à son frère, à sa sœur et aussi à son petit-ami, mais c'était plus facile à dire qu'à faire.

« Merci. » réussit-elle à dire enfin après avoir prit une profonde inspiration.

Elle prit les mains de sa jumelle entre les siens et essaya d'esquisser un sourire qui devait plus ressembler à une grimace qu'à autre chose.

« Je pense que... j'ai besoin de rester un peu seule avec Andrew, il doit être au plus bas lui aussi... »

Andrew était le père de son enfant, elle était avec lui depuis qu'ils étaient tous les deux au lycée et très franchement, vu l'état dans lequel elle se trouve en ce moment, elle n'ose pas imaginer comment est son petit-ami. A chaque fois qu'il venait la voir, il avait toujours l'impression d'être fort et que la situation ne l'atteignait pas vraiment, mais en fait, il souffrait beaucoup et il avait sûrement besoin de Coleen à ses côtés une fois qu'elle serait sortie.

« Tu... tu sais, ça me touche beaucoup que tu... Enfin, que tu sois là pour moi... »

Elle afficha un sourire du coin des lèvres qui ressemblait beaucoup plus à un vrai sourire. Même si ça ne suffirait pas à guérir sa blessure, le fait de voir que sa sœur ne l'abandonne pas dans cette épreuve, lui fait non seulement chaud au cœur, mais lui fait aussi beaucoup de bien par la même occasion.